Pédales d'effets
Avec le temps, un guitariste devient de par son expérience, un peu plus exigeant. Par envie d'enrichir sa palette sonore ou de se donner la possibilité de changer de son en cours de morceau (par exemple en passant d'un son clair à un son saturé), l'investissement dans du matériel devient inévitable. Pour des raisons pratiques, certains optent pour une commande au pied: il s'agit des pédales d'effets. Pas besoin pour autant de se ruiner. Le choix du type de pédales dépend de votre besoin sonore et des possibilités offertes par votre matériel actuel (notamment votre ampli). Cet article vous permet de faire un petit tour de l'existant et vous donne quelques (bons) conseils sur l'utilisation des pédales. Let's go !
Pas compris ? ** "La pédale monde" - "La paix dans l' monde"
Différents types de pédales
Le marché propose des centaines de pédales différentes (allant de 20 à 400€). Si cela peut donner le tournis, ça a également le mérite de répondre à tous les besoins du plus simple au plus élaboré. Pour y voir plus clair, on peut toutefois regrouper les pédales en différentes catégories :
-
Les
pédales d'effets de type switch (FX switches),
- Les pédales à balancier,
- Les pédales de type Footswitch,
- Les pédaliers numériques,
- Les utilitaires (pédales d'accordage, d'enregistrement/rebouclage, égaliseur, splitters...).
Les pédales de type switch
Il s'agit simplement d'une électronique de génération de l'effet, combinée à un interrupteur d'activation/désactivation (de ce même effet évidemment). Quelques exemples d'effets usuels : Le phaser, le Delay, le Flanger, le Chorus, la distorsion, l'overdrive, le fuzz, la reverb, le rotary, le trémolo, le vibrato.
D'un point de vue concret, ce type de pédale est constitué d'un boîtier de la taille d'une main et contenant a minima :
- Un interrupteur à 2 positions (on/off) d'activation/desactivation de l'effet.
- Quelques boutons de réglages de cet effet (par exemple : le réglage de gain et de tonalité pour un switch de distorsion, ou le choix de la durée de l'écho pour un switch de delay).
Quelques effets à écouter:
Les pédales à balancier
Les pédales à balancier se présentent sous la forme d'un plateau inclinable sur levier et dont l'inclinaison joue sur l'effet proposé. A la différence d'un switch (effet actif ou non), ce type de pédale module graduellement l'effet qu'elle produit.
2 exemples de pédales à balancier:
La pédale de volume commande l'augmentation ou la diminution progressive du volume sonore. A l'instar du bouton de volume de la guitare, de l'input et du master volume de l'ampli, la pédale de volume impacte l'ensemble de la « chaîne instrumentale » et par conséquent joue également sur la couleur du son produit ! Suivant son emplacement, elle peut par exemple diminuer l'impact du gain choisi sur l'ampli, ce qui est très intéressant lorsque l'on souhaite subtilement faire monter un morceau en puissance.
La pédale wah wah quant à elle, façonne le son comme le ferait une bouche humaine pour dire « ouah » ou « ahouu ». L'articulation choisie et sa vitesse de « prononciation » dépend du sens dans lequel vous inclinez la pédale et de la vélocité de votre attaque au pied : Écoutez plutôt !
La pédale de volume commande l'augmentation ou la diminution progressive du volume sonore. A l'instar du bouton de volume de la guitare, de l'input et du master volume de l'ampli, la pédale de volume impacte l'ensemble de la « chaîne instrumentale » et par conséquent joue également sur la couleur du son produit ! Suivant son emplacement, elle peut par exemple diminuer l'impact du gain choisi sur l'ampli, ce qui est très intéressant lorsque l'on souhaite subtilement faire monter un morceau en puissance.
La pédale wah wah quant à elle, façonne le son comme le ferait une bouche humaine pour dire « ouah » ou « ahouu ». L'articulation choisie et sa vitesse de « prononciation » dépend du sens dans lequel vous inclinez la pédale et de la vélocité de votre attaque au pied : Écoutez plutôt !
Les pédales de type footswitch
Sur demande, certains amplis peuvent commuter d'un son clair à un son saturé (par changement de canal ou bien de niveau de gain). Cela nécessite de brancher une pédale footswitch à l'entrée éponyme de l'ampli. Ainsi, plutôt que d'investir dans une pédale de distorsion ou d'overdrive, vous utilisez directement les capacités de modification du son à la volée de votre ampli.
Une pédale footswitch est un boîtier possédant 1 ou plusieurs interrupteurs à 2 positions (on/off), présents la plupart du temps sous forme de boutons poussoirs. En pratique un seul interrupteur suffit pour la commutation son clair/son saturé, les autres boutons servant à activer ou désactiver un effet présent sur votre ampli (e.g reverb ou chorus...).
Le pédalier numérique multi effets (ou pedalboard)
Il permet d'avoir sous le pied une multitude d'effets et des simulations d'ampli dans un boîtier de volume relativement modeste. Il vous suffit de comparer la taille d'un pédalier avec celle équivalent aux nombreuses pédales d'effets qu'il faudrait combiner pour obtenir cette diversité sonore. En contrepartie, les effets ne sont pas directement produits par des composants analogiques dédiés (comme dans les pédales d'effets classiques) mais par un processeur. Ce dernier effectue donc un traitement numérique du signal sonore.
Certains guitaristes considèrent cette simulation d'effets comme étant moins convaincante qu'un son émis par un bon vieux matériel analogique.
Cela dit, le pédalier a bien des avantages. Outre la diversité sonore offerte (vous évitant l'achat d'autant de switches d'effets et pédales analogiques), un pédalier peut très bien remplacer un ampli, ce qui vous évite d'avoir à trimballer votre Marshall 100W en concert. Il vous suffit de venir avec votre guitare et votre pédalier et de brancher ce dernier sur la sono de la salle. Royal !
Un mot sur l'alimentation des pédales
Matériel électronique oblige, 2 aspects sont à considérer : l'alimentation des pédales et le transfert du signal audio au reste de la chaîne instrumentale. Voyons comment ça se passe côté "alim".
Notez qu'à l'achat, les pédales ne sont quasiment jamais accompagnées de leur transfo d'alimentation (qu'il faut donc vous procurer séparément). A défaut, certaines pédales contiennent un compartiment à piles. La plupart s'alimentent sous 9V (piles ou transfo). Il y a toutefois des avantages à utiliser un transfo :
- Sauf pas de chance, il ne vous lâchera pas comme une pile usagée.
- Un seul transfo permet d'alimenter plusieurs pédales à la fois, sous réserve d'acheter un petit câble de répartition d'alim supplémentaire (cf. illustration ci-dessous). Veillez tout de même à vous assurer que le transfo est capable de délivrer le courant nécessaire à l'ensemble des pédales utilisées.
Petit conseil : pour ne pas se prendre la tête dans le choix d'un transfo, vous pouvez directement acheter en option le modèle constructeur (de pédales). C'est peut être un poil plus cher mais le transfo génère un minimum de bruit évitant ainsi de polluer votre son par un ronflement ou des bruits parasites gênants.
Branchement des pédales d'effets de type switch & balancier
Votre objectif est de créer une chaîne instrumentale complète allant de votre guitare jusqu'au haut-parleur de votre ampli. Pour transférer le signal d'un élément à l'autre de la chaîne, une pédale contient donc une connectique d'entrée et une autre de sortie. Vous pourrez ainsi relier plusieurs pédales entre elles afin d'en combiner les effets et intégrer cet ensemble dans votre chaîne globale.
Concrètement, les branchements dépendent du type de pédales utilisées (cf. plus haut), des entrées de votre ampli mais aussi du son que vous voulez obtenir. Aussi, l'ordre d'apparition des effets (et donc des pédales) dans la chaîne impactera grandement le son obtenu (ce qui peut vite devenir compliqué).
Ici, on ne tiendra pas compte de l'ordre d'apparition des effets dans la chaîne, soucis d'utilisateurs déjà avancés. Laissons donc cela de côté et concentrons-nous sur le principe même des branchements des pédales d'effets de type switch et balancier.
Selon les connectiques à disposition sur votre ampli, 3 configurations sont possible pour brancher ce type de pédales.
Première configuration: la connexion directe
Supposons que nous souhaitions brancher, 1 switch d'effet et une pédale à balancier (peu importe leur ordre).
Il suffit de brancher:
Supposons que nous souhaitions brancher, 1 switch d'effet et une pédale à balancier (peu importe leur ordre).
Il suffit de brancher:
- la guitare sur l'entrée de la première pédale
- puis la sortie de cette pédale sur l'entrée de la suivante
- et enfin la sortie de cette dernière pédale sur l'entrée de l'ampli.
Or cette configuration a un inconvénient lorsque votre ampli guitare est réglé en son saturé: tous les effets entrant dans l'ampli seront modifiés par le préampli avant d'atteindre les haut-parleurs. Chaque effet sera alors déformé par la saturation de l'ampli. Pour certains effets cela se traduira par un rendu sonore mou (l'effet ne s'entendra pas bien) ou désagréable.
C'est pourquoi certains amplis disposent d'un branchement dédié aux effets que l'on appelle la boucle d'effets (l'entrée FX loop). Cette dernière permet d'insérer les effets souhaités entre la sortie du préampli et l'entrée de l'ampli de puissance (cf. le Fonctionnement d'un ampli pour guitare ). Cette boucle d'effets se matérialise par une connectique Send (sortie du préampli) et Return (entrée de l'ampli de puissance).
Seconde configuration: connexion en boucle d'effets
Supposons que nous souhaitions brancher, 2 switches d'effets. Cette fois le branchement se résume à connecter:
Supposons que nous souhaitions brancher, 2 switches d'effets. Cette fois le branchement se résume à connecter:
- La guitare à l'entrée de l'ampli,
- Le Send de l'ampli à l'entrée de la première pédale,
- La sortie de cette première pédale à l'entrée de la seconde.
- La sortie de la seconde pédale au Return de l'ampli.
Lorsque l'ampli est utilisé en mode saturé, la boucle d'effets est particulièrement appréciable pour le placement des pédales basées sur des effets temporels (chorus, delay, phaser et autres types de modulations). Il est d'ailleurs tout à fait possible et recommandé de combiner les configurations de branchements direct & boucle d'effets pour obtenir une configuration hybride.
Troisième configuration: connexion directe ET en boucle d'effets
Vous l'aurez compris, il s'agit là de:
- Brancher les pédales d'effets temporels dans la boucle d'effets
- Brancher les autres pédales d'effets en direct dans l'ampli.
Notez qu'il existe 2 types de boucles d'effets, dépendant de votre ampli. Il s'agit des boucles série et parallèle.
Dans une boucle série: la totalité du signal issu du préampli passe dans la boucle send - return pour être ensuite transmis à l'ampli de puissance. Dans ce cas: 100% du signal issu du préampli est affecté par les effets contenus dans la boucle.
Dans une boucle parallèle: le signal issu du préampli est divisé en 2 parties. Dans ce cas:
- Seule une partie du signal passe par la boucle et se retrouve affecté par les effets qu'elle contient.
- La deuxième partie est envoyée telle qu'elle à l'ampli de puissance et n'est donc pas affecté par les effets de la boucle.
L'avantage d'une boucle parallèle est de permettre à l'utilisateur de régler la quantité de signal envoyé dans la boucle (le signal n'étant pas nécessairement divisé en 2 parties égales) et donc de déterminer in fine dans quelle mesure les effets seront présents en sortie des haut-parleurs.
Branchement de la pédale footswitch
Rien de plus simple. Une pédale footswitch se branche sur l'entrée dédiée d'un ampli (entrée Footswitch donc).
Attention toutefois:
- Certains amplis ne possèdent pas d'entrée Foot SW. Inutile d'acheter ce type de pédale si votre ampli ne permet pas la connexion !
- Les pédales footswitch sont souvent propriétaires (e.g un ampli marshall entraîne une pédal footswitch marshall). Gare aux problèmes de compatibilité donc !
Quelques remarques:
- Les interrupteurs supplémentaires d'une pédale footswitch peuvent servir à activer un effet inséré dans la boucle d'effets.
- A la différence des pédales d'effets switch & balancier, une pédale footswitch ne contient pas de connectique d'entrée (puisqu'elle n'a pas pour vocation de transformer un signal reçu).
Branchement d'un pédalier numérique
Le pédalier possédant toute sorte d'effets et de simulation d'ampli, la seule possibilité est la connexion directe. On branchera donc:
- La guitare à l'entrée du pédalier,
- La sortie "ampli" du pédalier à l'entrée de l'ampli.
Soyez vigilants sur le réglage de votre ampli:
- Si vous envisagez d'utiliser les effets temporels de votre pédalier, réglez votre ampli sur un son clair.
- Si vous n'utilisez que la disto ou l'overdrive de votre pédalier, un son saturé de votre ampli sera bénéfique pour le rendu sonore.
Pour aller plus loin
Voilà, j'espère vous avoir un peu éclairé sur le sujet. Pour finir, un petit mot sur l'ordre d'apparition des pédales dans la chaîne. Comme je n'en ai pas encore parlé, je prendrai en exemple une pédale utilitaire comme la pédale d'accordage. Celle-ci est généralement la première pédale rencontrée dans la chaîne (donc juste en aval de la guitare). Le son issu de la guitare étant dénué d'effet, cela facilite l'analyse effectuée par cette pédale.
De même, la pédale de reverb viendra naturellement trouver sa place en bout de chaîne puisqu'elle simule la pièce dans laquelle le son issu d'un haut-parleur se réfléchit.
Ainsi, l'ordre d'apparition et le placement des pédales (en direct ou en boucle) relève autant d'une certaine logique que d'une histoire de "goûts". A vous d'expérimenter sans trop pédaler dans la semoule !
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Xavier Ravel - Cours de guitare par un artiste indépendant - Castries & alentours